TOU BEAV : 15 AV : LA FORCE DE LA JOIE.

16
Août

TOU BEAV : 15 AV : LA FORCE DE LA JOIE.

Tou Beav, le 15 du mois d’av, un jour qui n’a pas son pareil parmi les jours de joie d’Israël.

De nombreuses explications ont été données par nos Sages, sur la particularité de ce jour : L’une des explications, c’est que, chaque année, à l’approche de la triste date du 9 av – date marquée par le retour des explorateurs ayant médit de la terre d’Israël en la qualifiant de « terre qui dévore ses habitants» – jour de la condamnation de la génération du désert à vivre quarante ans d’errance et à mourir sans entrer dans le pays, les hommes se creusaient une tombe, s’y allongeaient le soir et attendaient le matin.

C’est à cette date que furent détruits plus tard le Premier Temple et le Deuxième Temple. Tous les malheurs que nous vivons se retrouvent à cette date, aujourd’hui encore. La punition de cette génération, qui fut la génération du désert, consistait à ce que, chaque année à Ticha Beav, une partie d’entre eux devait mourir.

De ce fait, pendant quarante ans, chaque matin, toujours le 9 av, des milliers et des myriades de membres du peuple d’Israël mouraient, afin que se réalisât le décret du châtiment d’Hakadoch Baroukh Hou.

Ceux qui ne se relevaient pas étaient ensevelis par les membres de leur famille, qui devaient juste emplir le tombeau de sable, puisque ceux qui étaient morts cette nuit-là s’y trouvaient déjà.

La dernière année, peu avant l’entrée du peuple d’Israël en terre d’Israël, tous les rescapés de la génération se creusèrent une tombe et s’y allongèrent. Ils y attendirent le matin pour voir qui allait mourir, et qui allait pouvoir se relever, comme ils en avaient pris l’habitude pendant ces quarante dernières années.

Les gens se recomptèrent au matin, et constatèrent que tous étaient vivants, sans que personne ne manquait.

Les enfants d’Israël pensèrent alors qu’ils s’étaient trompés dans le calendrier, et que le véritable 9 av devait être le lendemain.

Ils redescendirent alors dans leurs tombeaux. Mais, une fois encore, tout le monde était en vie. L’opération fut donc répétée chaque soir jusqu’à la nuit du 15 av.

Chaque nuit, ils reprirent leur place dans la tombe, se demandant s’ils n’avaient pas fait erreur. Mais ils comprirent, arrivés au 15 av, puisque c’est la nuit de la pleine lune, que le 9 av était passé. Ils furent très heureux, car ils constatèrent que la période où s’étalait le terrible décret était à présent terminée, et que le moment de leur entrée en terre d’Israël était imminent.

Le même jour, la puissance du 15 av, fut la puissance de la joie, de la grandeur, et il n’y eut pas de jour semblable à celui-ci.

En ce jour se trouvent des forces vives et puissantes, les portes des cieux sont ouvertes, Hakadoch Baroukh Hou déverse l’abondance des hauteurs, et une joie du jardin d’Eden d’antan déborde de tous les mondes.

Or, en ce jour saint nous devons renforcer une qualité et un fondement de la plus haute importance dans notre vie :

L’homme doit savoir que lorsqu’il s’attache à se lever avec d’importantes forces de l’âme, lorsqu’il se réveille le matin, il parvient à ce que sa journée soit une réussite et qu’elle soit bénie de tous les points de vue !

Mais lorsqu’il se laisse entraîner, parce qu’il n’a plus le choix et que la journée a déjà commencé, celle-ci ne sera pas bénie pour lui.

Nos Sages ont dit : «Lève-toi et chante dans la nuit», dont les initiales forment en hébreu le mot «matin».

Lorsque l’homme se lève tôt et éveille le matin, son niveau est aussi fort que s’il avait étudié toute la nuit.

La Guemara dans le traité de Shabbat page 86 affirme : « Toutes les montées de Moshé se faisaient au réveil».

Moshé montait en se levant tôt le matin, et redescendait en se levant tôt le matin.

Cela signifie que toutes les montées de l’homme doivent se faire après s’être levé tôt, avec les forces du matin.

Le Noam Elimélekh affirme : Car se lever tôt le matin pour étudier n’est pas uniquement bénéfique à l’étude, mais à la Irat Chamaïm, la crainte d’Hachem.

Et on peut relever la précision, car en disant « Au matin, Hachem sait ce qui est à lui», on affirme que tout dépend du matin.

Comment la fin de la nuit qui précède le matin peut vous appartenir ?

C’est que c’est à ce moment-là qu’Hachem sait ce qui est à lui : c’est le matin que l’on reconnaît qui est le véritable serviteur d’Hachem.

Mais l’homme doit savoir que même la nuit, lorsqu’il va dormir, il doit le faire dans la sainteté et la pureté, comme le dit la Guemara Berakhot page 11 : « Toute personne qui se rassasie de paroles de Torah avant de dormir, on ne lui transmettra pas de mauvaises nouvelles, comme il est dit dans les Proverbes : « Et rassasié il se couchera, et il ne sera pas touché par le mal ».

On sait que le Choul’han Aroukh commence les Halakhot du matin avec ces mots-là : « Il se renforcera comme un lion pour servir Hachem ».

Le Rama là-dessus ajoute : « Egalement en s’allongeant sur sa couche, il saura devant qui il se couche. Et immédiatement, à son réveil, il se lèvera avec empressement pour servir son Créateur, qu’Il soit béni et exalté !»

C’est la première halakha dans le Choul’han Aroukh,il est difficile de comprendre pourquoi le Rama dans ses observations parle du sommeil.

C’est que le fait de se lever le matin dépend du sommeil de la nuit.

Si le sommeil pendant la nuit est digne, décent et saint, alors le réveil au matin est du niveau de « Lève-toi et chante dans la nuit », ce sont les initiales du mot «matin».

Mais si l’homme dort comme les gens vides et stupides, alors son réveil au matin commence difficilement, et il lui est pénible et mauvais.