04
Juil
Tu aimeras ton prochain comme toi-même / l’autre ne doit pas être un moyen d’arriver à tes fins !
Notre époque est celle de : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Comment faire pour arriver à ce niveau particulièrement élevé ?
Nous avons répondu que, à notre avis, beaucoup de gens ne comprennent pas le sens de « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
Nous constatons que lorsque deux personnes se rencontrent, et que certaines choses leur paraissent pratiques en apparence, dans les affaires ou dans tout autre élément de la vie, un sentiment de proximité se développe entre elles et elles se mettent à faire équipe.
Leur voyage en commun peut durer selon le cas quelques jours, des mois ou parfois des années. Mais, avec le temps, des divergences remontent à la surface ainsi qu’une incompatibilité entre des associés, des amis etc.
D’où viennent donc tous ces éléments dérangeants qui se manifestent soudainement, puisque nous ne les avons pas vus avant et qu’ils ne se sont jamais montrés ?
En fait, plus la personne s’attache à s’examiner intérieurement et à observer les méandres de sa personnalité, plus les difficultés s’amoncèlent et plus l’incompatibilité se révèle.
C’est ainsi que nous voyons également que, entre frères, ou entre gens très proches, même lorsque leur relation était au départ très forte ainsi que leur amitié et leur amour réciproque, malgré tout, quand les jours passent ou lorsqu’interviennent des problèmes ou une crise, par la suite, une sorte d’éloignement se fait sentir et chacun suit son propre chemin, et la relation ancienne est interrompue.
Pourquoi ? C’est pourtant le contraire qui devrait se passer ?!
En réalité, lorsqu’un homme vit des moments difficiles et traverse des crises, il se met à plonger dans des pensées et à s’enfermer sur lui-même.
Ainsi, plus il a tendance à se renfermer, plus l’éloignement s’établit durablement de tout son entourage.
Mais pourquoi ?
Il est possible d’approfondir la question et de l’expliquer :
Souvent, lorsqu’une personne se figure aimer son prochain, en réalité il n’y a pas de véritable amour.
Il y a comme une sollicitation réciproque qui s’instaure car plusieurs éléments les arrangent dans leur association.
De plus, pendant que la personne se figure qu’il est question d’amour, une partie d’elle-même « aime », parce c’est ce qui lui convient et lui parait juste au même moment, mais une autre partie d’elle-même est à l’affût de ce qui est inapproprié et mauvais dans cette amitié, cette connivence, cette association et cet amour.
Pendant ce même temps, une autre partie recherche une échappatoire à cette association, et une autre encore commence à élaborer la haine, la coupure et la discorde.
Il arrive que ces dernières parties soient si petites qu’il est difficile de les identifier, ce qui se fera par la suite, le temps aidant.
Ceci est vrai tant que l’association et la relation ont été créées pour un motif particulier ou pour une mise en rapport impliquant plusieurs composants.
Mais du moment que la relation est construite sur la base de l’amour véritable, sans aucun motif, c’est un amour qui ne dépend de rien de concret, et c’est une relation courageuse, puissante, exacte et véritable.
Telles sont les paroles de Rabbi Akiva :
« Rabbi Akiva disait : C’est un principe fondamental de la Torah : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » !
De la même façon qu’on aime sa propre personne, sans aucune approche d’autres considérations qui n’en sont pas de véritables raisons.
L’homme s’inculquera l’amour de toute chose en tant que telle et pas seulement en tant qu’outil qui pourrait se mettre du service de ses désirs ou de ses besoins.
A tout instant, il faut se souvenir d’une histoire qui contient une grande leçon de morale se déroule devant ses yeux :
On raconte de l’un des grands Admourim [chef rabbinique et spirituel d’un groupe de hassidim] qui était parti en exil accompagné de ses deux disciples pour de longs jours.
Personne ne le connaissait, pas plus que ses deux accompagnateurs.
Un jour qu’ils étaient dans un hôtel et étaient attablés pour prendre leur petit déjeuner, le propriétaire fit soudain irruption dans la salle et se mit à étreindre les pieds de l’admor en disant : « Vous êtes un saint etc. »
Les disciples furent très surpris et ne comprirent rien. Comment cet homme avait-il fait pour savoir ? Ils se levèrent et se mirent à interroger l’hôtelier.
« Qui vous a révélé la grandeur de notre rabbin ?»
Il leur répondit : « Absolument personne ».
Ils insistèrent : « Dans ce cas, comment avez-vous su ?»
Il s’expliqua enfin : « J’ai vu avec quel respect il regardait le thé que je lui ai servi. Tout autre homme considère la tasse comme un outil qui n’est là que pour le servir. C’est ce qui montre qu’il s’agit bien d’un grand homme, saint, dont les qualités sont exceptionnelles. »
Ainsi, l’homme fera des efforts afin d’aimer son prochain comme soi-même, et non pas comme un moyen de le satisfaire et de réaliser ses propres désirs !!
Nous investirons au mieux nos forces, en cette période où l’amour de la vérité se fait rare, et où les relations entre les créatures se font de plus en plus complexes, superficielles, et vides, quand, dans la plupart des cas, elles n’ont pas d’importance et finissent par des fâcheries et des querelles.
Nous nous efforcerons en cette période sanctifiée, de nous abreuver de l’amour désintéressé et gratuit, comme nous l’ont instauré nos Sages :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est un principe fondamental de la Torah » !!
Par la proximité des sages, on puise la force de multiplier l’amour gratuit.
Le mérite de nos saints ancêtres nous protégera tous et nous parviendrons prochainement à la pleine rédemption.
RABBI YOCHIAHOU PINTO chlita .